La voyance, un monde mystérieux et fascinant qui attire les téléspectateurs. Mais quelle est la législation encadrant ces émissions ? Quelles sont les restrictions imposées aux chaînes de télévision pour protéger le public ? Décortiquons ensemble le cadre juridique qui régit ces programmes.
Le cadre juridique des émissions de voyance
En France, la diffusion d’émissions de voyance à la télévision est soumise à une réglementation stricte. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), en charge de veiller au respect de cette réglementation, impose aux chaînes de télévision plusieurs contraintes pour protéger les téléspectateurs.
Premièrement, les émissions de voyance doivent être clairement identifiées comme telles, afin de ne pas tromper le public sur leur contenu. Ainsi, elles doivent comporter un avertissement préalable indiquant qu’il s’agit d’un programme dédié à la divination ou à l’astrologie.
De plus, ces émissions ne peuvent être diffusées que dans certaines tranches horaires. En effet, le CSA considère qu’elles présentent un risque pour les mineurs et les personnes vulnérables. Ainsi, elles ne sont autorisées qu’en dehors des heures d’écoute en famille, c’est-à-dire entre 22h30 et 6h du matin.
Enfin, les chaînes de télévision doivent respecter des règles strictes en matière de publicité pour ces émissions. Les spots publicitaires doivent respecter le principe de la séparation entre le contenu publicitaire et le contenu éditorial, et ne pas inciter à la consommation excessive de ces services.
La protection des téléspectateurs et des participants
Le cadre juridique français prévoit également des mesures spécifiques pour protéger les téléspectateurs et les participants aux émissions de voyance. Ainsi, les animateurs et voyants doivent informer le public du caractère aléatoire des prédictions qu’ils fournissent, ainsi que du fait qu’elles ne peuvent en aucun cas constituer une certitude.
Par ailleurs, les chaînes de télévision sont tenues de mettre en place un dispositif d’appel permettant aux téléspectateurs de contacter les voyants. Ce dispositif doit être soumis au CSA pour approbation préalable. Il doit également être conforme aux règles fixées par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) en matière d’appels surtaxés.
D’autre part, il est interdit aux animateurs et voyants d’émettre des prédictions concernant la santé, la vie privée ou encore la sécurité des personnes. De même, ils ne peuvent pas solliciter ou recueillir auprès du public des informations confidentielles, notamment sur leur état de santé ou leur situation financière.
Le respect de la déontologie et des bonnes pratiques
Au-delà du cadre juridique strict, les émissions de voyance doivent également respecter certaines règles déontologiques et de bonnes pratiques. Ainsi, il est recommandé aux chaînes de télévision de veiller à la qualité et au sérieux des intervenants qu’elles invitent pour animer ces programmes. Les voyants doivent être choisis en fonction de leurs compétences et de leur expérience, et non pas en fonction de critères commerciaux ou médiatiques.
De plus, il est conseillé aux chaînes d’éviter les dérives sectaires en mettant en garde le public contre les dangers liés à la manipulation mentale. Enfin, elles doivent encourager les téléspectateurs à faire preuve d’esprit critique et à ne pas prendre pour argent comptant les prédictions qui leur sont faites.
En somme, le cadre juridique encadrant les émissions télévisées sur la voyance vise avant tout à protéger le public. Les restrictions imposées par le CSA permettent d’assurer une diffusion responsable de ces programmes, tout en préservant la liberté d’expression et d’information.